Historique

Le Pastel a été cultivé, autour du XIV et XVème siècle, dans la région Toulousaine, principalement entre Albi, Toulouse et Carcassonne.

On tire des feuilles de ce végétal, une belle teinture de couleur bleu (voir l'arrière plan), qui résiste au temps. Cette couleur pouvait aller du bleu très pâle au bleu nuit (voir le fond d'image des graines ci-dessous).

Le pastel est appelé "Or Bleu" car région a fait fortune, nombre d'édifices (églises, châteaux, maisons de maîtres), ont été construit dans notre région grâce au commerce de cette plante.

Malheusement, une autre plante tinctoriale, l'Indigo provenant des Indes, vient détroner le pastel. L'indigo, possède beaucoup plus de matière colorante pour un coût moindre.

Culture

Le pastel est une plante bisannuelle qui ressemble en de nombreux points au colza qui est cultivé de nos jours. Ce sont toutes les deux des crucifères. Elles ont le même port, la même couleur de floraison. Leur cycle végétal étant identique, le mode de culture l'est également.

On sème en aout, les plantes qui sont destinées à être conservées pour la graine de semence (ci-dessous, les graines débarassées de leurs siliques.

Il ne fleurirat qu'en Avril et la moisson aura lieu en Juin. Une infime partie est réservé à la montée en graine. On ne devait donc, voir au printemps, que peu de champs en pleine floraison, comme sur la photo ci-dessus.

On sèmera en février ou mars les plantes réservées à la récolte de feuilles pour la teinture.

Cette plante demande beaucoup de soin, dès le semis, il faut désherber, biner les champs, surveiller l'invasion des insectes et la prolifération des maladies. Rappelons nous, qu'à cette époque, les paysans ne possedaient que leurs bras et des houes, sarcloirs ou "fousous" pour travailler. Il fallait parfois une vingtaine de brassiers ou de journaliers pour entretenir une parcelle de pastel.

Les feuilles du pastel sont récoltées une à une suivant la maturité. Elles sont arrachées de la tige à la main ou bien sectionnées à la faucille. La première moisson débute en Juin. Il y en aura cinq environ, jusqu'en Octobre. La plante n'est donc à ce moment là qu'au stade de rosette, comme ci-dessous.

Les feuilles sont entassées au bout des champs, puis empilées sur une charette et amenées jusqu'au ruisseau pour y être lavées. Elles étaient ensuite étendues sur le sol, afin que le soleil les sèche. Il fallait les retourner constament, jusqu'au complet séchage pour éviter le pourrissement.

Transformation

La récolte est ensuite transportée au moulin pastelier (représenté sur la photo ci-dessus).

Le moulin pastelier, n'est ni un moulin à vent, ni un moulin à eau. Les feuilles devant être traitées sans délai, on ne pouvait se permettre de subir une baisse des eaux ou une période sans vent. Ces moulins étaient donc mues par la traction animale ou humaine. Il est constitué d'une meule en granit à l'horizontale ou d'un socle en pierre construit à même le sol et d'une meule posée dessus à la verticale. Ces moulins pouvaient servir à moudre diverses graines afin d'obtenir de l'huile.

Le pastel, une fois écrasé était mis en tas et laissé tel quel, plusieurs semaines, afin de permettre au jus de s'écouler. Par la suite, on formait avec cette macération, les fameuses cocagnes, (c'est une boule ), d'où l'appelation de la région, pays de cocagne. On retrouve aussi cette expression "cocagne" dans le sens de bienheureux, chanceux. Ces coques étaient ensuite acheminées dans des hangars, appelés "agrenoir", et déposées sur des claies, pour parachever le séchage pendant une dizaine de jours.

Les cocagnes sèches, sont émiettées, mélangées à de.........l'eau croupie ainsi qu'à de......l'urine et remuées pendant plusieurs mois, jusqu'à une complete déshydratation. Il résultait de ce mélange, une fermation qui éliminait le sucre contenue dans le feuillage et libérait ainsi le colorant. Inutile de préciser que l'odeur qui s'en exalait, était infecte. Cette pate une fois sèche était réduite en poudre et conservée ainsi jusqu'à l'utilisation pour la teinture.

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